Pour que les chrétiens vivent l’exigence de l’Evangile en donnant un témoignage de foi, d’honnêteté et d’amour envers leur prochain.

Le pape les a encouragés à continuer « à vivre la foi et à la communiquer par leur propre charisme, dans l’édition et les multimédias » : « Tous les hommes sont destinataires de la Bonne nouvelle de Dieu amour », a-t-il insisté.
Suivant le programme de Jésus « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10,8), le pape les a exhortés à « communiquer l’Évangile dans le style de l’Évangile, c’est-à-dire dans la gratuité, sans [faire des] affaires » et « avec amour ».
Les pauliniens sont appelés à « viser de larges horizons », sans oublier que « l’évangélisation est essentiellement liée à la proclamation de l’Évangile à ceux qui ne connaissent pas Jésus Christ ou l’ont toujours refusé. Beaucoup d’entre eux cherchent Dieu secrètement, poussés par la nostalgie de son visage, même dans les pays d’ancienne tradition chrétienne. Tous ont le droit de recevoir l’Évangile. Les chrétiens ont le devoir de l’annoncer sans exclure personne » (EG 14).
« Cet élan vers les “gens”, vers les périphéries existentielles, cet élan “catholique”, vous l’avez dans le sang, dans l'”ADN” », a ajouté le pape en rappelant l’esprit de leur fondateur, « inspiré par la figure et la mission de l’apôtre Paul ».
Le bienheureux Giacomo Alberione voyait en effet dans l’annonce du Christ « la charité la plus authentique et la plus nécessaire à offrir aux hommes et aux femmes assoiffés de vérité et de justice » à l’exemple de saint Paul qui disait : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! » (1 Co 9,16).

L’imagination de la charité est sans limites

Le pape leur a donné quelques attitudes clés pour leur mission : « en chemin, non pas prisonnier des structures terrestres et mondaines » et « l’esprit ouvert » pour trouver de nouvelles « perspectives ».
« L’imagination de la charité ne connaît pas de limites et sait ouvrir des voies toujours nouvelles pour porter le souffle de l’Évangile dans les cultures et dans les environnements sociaux les plus divers », a-t-il affirmé.
En outre, leur travail « doit être rempli de l’amour pour l’unité de l’Église », sans jamais « encourager les conflits, ni singer les médias qui cherchent seulement le spectacle des conflits et provoquent le scandale dans les âmes ».
Appelés « à se dépenser au service des hommes d’aujourd’hui », les pauliniens doivent vivre à la fois « la créativité » et la « fidélité à [leur] charisme », en restant « totalement ouverts à l’action de la Grâce » pour identifier « les formes les plus appropriées pour l’annonce ».
Mais parler n’est pas suffisant : le pape a invité à « témoigner avec sa vie » en entreprenant « une incessante conversion personnelle et communautaire ». Les personnes consacrées, a-t-il souligné, « sont des témoins spéciaux de l’espérance ». Ils sont des « signes de la joie » qui « jaillit de l’expérience intime de Dieu » et qui est « alimentée par la fraternité sincère expérimentée dans la communauté et par l’oblation complète dans le service de l’Église et des frères, spécialement des plus nécessiteux ».
Toutes les œuvres de la famille paulinienne, a déclaré le pape, « trouveront leur accomplissement dans la béatitude du Seigneur » car « la fin ultime de l’agir des chrétiens sur la terre est la possession de la vie éternelle ».

MESSAGE AUX PARTICIPANTS AU PELERINAGE DE LA FAMILLE PAULINIENNE
Pape François
21 juin 2013

Texte intégral

Traduction de Zenit, Anne Kurian

 

COMMENTAIRE

«Le salaire du chrétien»

La souffrance fait partie de la vie ; mais pour le chrétien, appelé à suivre la même route que le Christ, celle-ci devient une valeur ajoutée. Encore davantage quand elle se présente sous forme de persécution, à cause de l’esprit du monde qui ne tolère pas le témoignage chrétien. Telle est le sens de la réflexion proposée par le Pape mardi 28 mai, au cours de la Messe célébrée dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae. En commentant l’Évangile du jour (Marc 10, 28-31), le Pape a repris la réflexion sur le dialogue de Jésus avec le jeune homme riche qui lui demandait comment conquérir la vie éternelle. Il a en effet rappelé que Pierre avait écouté les avertissements de Jésus à propos des richesses, qui rendent « si difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ». Après avoir entendu cela, Pierre demande au Seigneur : « D’accord, mais nous ? Nous avons tout quitté pour toi. Quel sera notre salaire ? Quel sera la récompense ? ». Suivre Jésus, a répété l’Évêque de Rome, signifie le faire jusqu’au bout. La « sequela » du Christ ne peut pas demeurer seulement une expression culturelle. Pas plus qu’elle ne peut être une manière d’acquérir plus de pouvoir. À ce propos, le Souverain Pontife a observé que « l’histoire de l’Église est riches de telles attitudes, à commencer par certains empereurs ; puis tant de gouvernants, tant de personnes. Et même certains — je ne veux pas dire beaucoup, mais certains — prêtres, certains évêques. Ils ne sont pas nombreux, mais quelques-uns pensent que suivre Jésus signifie faire carrière ». Il s’agit d’un concept, a dit le Pape François, que, dans la littérature d’il y a quelques décennies, on pouvait trouver dans les biographies des saints, où il était habituel de lire que « dans son enfance, il avait envie de suivre la carrière ecclésiastique. On disait ainsi, c’était une manière de dire. Mais de nombreux chrétiens, tentés par l’esprit du monde pensent que suivre Jésus » est une bonne chose « car ainsi on peut faire carrière, on peut aller de l’avant ». Toutefois, « cela n’est pas l’esprit » ; c’est plutôt l’attitude de Pierre, qui demande : « Et nous, quelle carrière suivons-nous ? ». La réponse de Jésus est en revanche : « Oui, je te donnerai tout, avec la persécution ». Il n’est pas possible — a commenté l’Évêque de Rome — « d’enlever la croix de la route de Jésus, elle y est toujours ». Le chrétien bien évidemment ne doit pas se faire de mal. « Ce n’est pas cela » a-t-il spécifié à ce propos, en ajoutant : « le chrétien suit Jésus par amour et quand on suit Jésus avec amour, l’envie du diable fait tant de choses. L’esprit du monde ne tolère pas cela, il ne tolère pas le témoignage. Pensez à Mère Teresa », considérée comme une figure positive qui « a fait tant de belles choses pour les autres. L’esprit du monde ne dit jamais que la bienheureuse Teresa, tous les jours, pendant de nombreuses heures, était en adoration ; jamais. Il réduit l’activité chrétienne à faire le bien social. Comme si l’existence chrétienne était un vernis, une patine de christianisme. Mais l’annonce de Jésus n’est pas une patine », elle pénètre dans les os, elle va « droit au cœur ; elle va à l’intérieur et nous transforme. Et cela, l’esprit du monde ne le tolère pas ; il ne le tolère pas et c’est pourquoi les persécutions ont lieu ».

MÉDITATION MATINALE
PAPE FRANÇOIS
28 mai 2013

Texte intégral

© Copyright 2013 – Libreria Editrice Vaticana