

Pour que les chrétiens, discriminés ou persécutés à cause de leur foi, gardent la force dans les épreuves et la fidélité à l’Evangile grâce à la prière incessante de toute l’Eglise.
Aujourd’hui, les chrétiens martyrs et persécutés sont encore plus nombreux que dans les premiers temps de l’Eglise. Au point que dans certains pays, il est même interdit de prier ensemble. C’est sur cette dramatique réalité que le Pape François a concentré sa méditation lors de la Messe du 4 avril. Le passage du livre de la Sagesse (2, 1.12-22), proclamé dans la liturgie, révèle «comment est le cœur des impies, des personnes qui se sont éloignées de Dieu et se sont appropriées dans ce cas de la religion». Dans l’Eglise, en effet, il y a «les persécutés de dehors et les persécutés de dedans». Les saints eux-mêmes «ont été persécutés». En effet, a souligné l’Evêque de Rome, «lorsque nous lisons la vie des saints », nous nous trouvons face à de nombreuses «incompréhensions et persécutions». Car, étant prophètes, ils disaient des choses qui apparaissaient «trop dures». Ainsi, «de nombreux penseurs de l’Eglise également ont été persécutés». A ce propos, le Pape a affirmé: «Je pense à l’un d’entre eux, en ce moment, pas si loin de nous: un homme de bonne volonté, un prophète véritable, qui dans ses livres reprochait à l’Eglise de s’éloigner de la voie du Seigneur. Il a immédiatement été rappelé, ses livres ont été mis à l’index, on lui a retiré sa chaire et cet homme a ainsi fini sa vie, il n’y a pas si longtemps. Le temps est passé et aujourd’hui il est bienheureux». Mais comment — pourrait-on objecter — «hier c’était un hérétique et aujourd’hui il est bienheureux?». Oui, «hier, ceux qui avaient le pouvoir voulaient le condamner au silence parce que ce qu’il disait ne plaisait pas. Aujourd’hui, l’Eglise qui, grâce à Dieu, sait se repentir, dit: non, cet homme est bon! Plus encore: il est sur la voie de la sainteté: c’est un bienheureux». L’histoire témoigne donc que «toutes les personnes que l’Esprit Saint choisit pour dire la vérité au peuple de Dieu subissent des persécutions». Et ici, le Pape a rappelé «la dernière béatitude de Jésus: heureux ceux qui ont été persécutés en mon nom». Voilà que «Jésus est précisément le modèle, l’icône: le Seigneur a tant souffert, il a été persécuté»; et ainsi, «il a assumé toutes les persécutions de son peuple». Mais «aujourd’hui encore, les chrétiens sont persécutés», a averti le Pape. Au point que «j’ose dire qu’il y a sans doute autant ou plus de martyrs à présent qu’au cours des premiers temps». Et ils sont persécutés «parce qu’à cette société mondaine, cette société tranquille qui ne veut pas de problèmes, ils disent la vérité et annoncent Jésus Christ». Véritablement, «aujourd’hui, il y a beaucoup de persécutions». Dans certaines régions, aujourd’hui, «il y a même la peine de mort, il y a la prison si l’on a l’Evangile chez soi, si l’on enseigne le catéchisme», a souligné le Pape, en confiant ensuite: «Un catholique de ces pays me disait qu’ils ne peuvent pas prier ensemble: cela est interdit! On ne peut prier que seul et caché». S’ils veulent célébrer l’Eucharistie, ils organisent «une fête d’anniversaire, ils font semblant de fêter l’anniversaire et ils célèbrent l’Eucharistie avant la fête». Et si, «comme cela est arrivé, ils voient arriver la police, ils cachent tout immédiatement, ils continuent la fête» entre «les manifestation de joie et les meilleurs vœux»; puis, lorsque les agents «s’en vont, ils finissent l’Eucharistie». Et c’est ainsi qu’«ils doivent faire parce qu’il est interdit de prier ensemble». Pour les chrétiens, «il y aura toujours les persécutions et les incompréhensions». Mais elles doivent être affrontées avec la certitude que «Jésus est le Seigneur et que cela est le défi et la croix de notre foi». Ainsi, a recommandé le Saint-Père, «lorsque cela arrive, dans nos communautés ou dans nos cœurs, nous regardons le Seigneur et nous pensons» au passage du livre de la Sagesse qui parle des pièges tendus par les impies aux justes. Et il a conclu en demandant au Seigneur «la grâce d’aller sur son chemin et, si cela est nécessaire, également à travers la croix de la persécution».
MÉDITATION MATINALE
PAPE FRANÇOIS
4 avril 2014
Texte intégral:
© Copyright 2014 ‐ Libreria Editrice Vaticana
COMMENTAIRE
Le martyre en gants blancs
Aujourd’hui, c’est encore le temps des martyrs: les chrétiens sont persécutés au Moyen-Orient où ils sont tués ou obligés de fuir, même si c’est «de manière élégante, avec des gants blancs». Le jour où l’Eglise fait mémoire des martyrs des premiers siècles, le Pape François a invité à prier «pour nos frères qui vivent aujourd’hui dans la persécution». Car aujourd’hui «il n’y a pas moins de martyrs» qu’à l’époque de Néron. «Dans la prière au début de la Messe, nous avons ainsi invoqué le Seigneur: “Seigneur, qui as fécondé avec le sang des martyrs les premiers bourgeons de l’Eglise de Rome”». Il est particulièrement significatif que «le verbe que nous utilisons pour invoquer le Seigneur soit féconder: “Tu as fécondé les bourgeons”». Donc, «on parle de croissance et d’une plante: cela nous fait penser aux nombreuses fois où Jésus disait que le Royaume des cieux était comme une semence». Dans une parabole, Jésus explique précisément que «le Royaume des cieux est comme un homme qui a jeté la semence dans la terre, qui ensuite rentre chez lui, se repose, travaille, veille, nuit et jour, et la semence grandit, germe, sans que lui sache comment». La question centrale est donc de se demander «comment il faut faire pour que cette semence de la Parole de Dieu grandisse et devienne le Royaume de Dieu, grandisse et devienne Eglise». L’Evêque de Rome a indiqué «les deux sources» qui accomplissent cette œuvre: «l’Esprit Saint — la force de l’Esprit Saint — et le témoignage du chrétien». Tout d’abord, «nous savons qu’il n’y a pas de croissance sans l’Esprit: c’est lui qui fait l’Eglise, c’est lui qui fait croître l’Eglise, c’est lui qui convoque la communauté de l’Eglise». Mais «le témoignage du chrétien est également nécessaire». Et «quand le témoignage arrive à la fin, quand les circonstances historiques nous demandent un témoignage fort, là il y a les martyrs: les plus grands témoins!». Et voilà alors que «cette Eglise est irriguée par le sang des martyrs». En regardant l’histoire de «cette Eglise de Rome qui grandit, guidée par le sang des martyrs», le Pape a donc invité à penser «aux nombreux martyrs d’aujourd’hui, qui donnent leur vie pour la foi: les chrétiens persécutés». Car «si pendant cette persécution de Néron il y en a eu beaucoup, aujourd’hui, il n’y a pas moins de martyrs, de chrétiens persécutés». Les faits sont connus. «Pensons au Moyen-Orient» a-t-il dit, «aux chrétiens qui doivent fuir la persécution» et «aux chrétiens tués par les persécuteurs». Et «aussi aux chrétiens chassés de manière élégante, avec les gants blancs: cela aussi est une persécution!». De nos jours, a répété le Pape, «il y a plus de témoins, plus de martyrs dans l’Eglise que pendant les premiers siècles».
MÉDITATION MATINALE
PAPE FRANÇOIS
4 avril 2014
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